La télévision est en passe de connaître une révolution historique. Son mode de consultation, notamment, est affecté par de grands changements. Traditionnellement cantonné à une attitude passive, le téléspectateur se voit aujourd’hui investi d’un nouveau rôle actif, dit social, grâce à la «social TV».
Qu’est ce que la « social TV » ?
Selon une étude disponible sur le site du CSA, il s’agit de « services ou technologies permettant d’interagir en direct avec l’émission TV (voter, poster un commentaire …) ou d’échanger avec d’autres téléspectateurs autour des émissions TV (recommander des programmes, en discuter avec un ou plusieurs amis…) ».
Cette nouvelle approche de la télévision offrant aux téléspectateurs des prérogatives inédites (expression directe de l’opinion publique par le biais de votes et commentaires sur les programmes vues, participation à des jeux…), est rendue possible par l’arrivée de la télévision connectée, à savoir, un poste de télévision connectable à l’internet. Ce dernier permet notamment l’accès aux réseaux sociaux, mais aussi à d’autres applications et plateformes de contenus qui peuvent être consultés simultanément aux programmes TV.
Il en découle de nombreuses perspectives d’avenir aussi bien pour les téléspectateurs que pour les producteurs d’émissions télévisuelles, qui ont à relever de nouveaux défis pour accroître et maintenir leur audimat.
En français, nous pourrions parler de télévision sociale pour désigner la « social TV ».
Quels autres termes vous paraîtraient susceptibles de remplacer « social TV » ?
Saisissez dans le champ ci-dessous le terme étranger que vous souhaitez proposer à la communauté
littéralement "meilleur de", produit (physique ou non) regroupant les meilleurs éléments ou parties d'un travail ...
Un frape est un terme porte-manteau, contraction de facebook et rape (viol). Ce terme indique ...
Le terme "bluffer" est principalement utilisé au poker pour désigner un joueur qui tente de ...
L'acronyme "global positioning system", soit " système de locaiisation planétaire", est déjà bien connu, depuis ...
Ce mot est donné pour la première fois, dans le titre de l'ouvrage du physiologiste hongrois, ...
Etat syndromique subdépressif relatif à une saturation professionnelle. Il peut. conduire, par exacerbation, à la mort. ...
action de transférer des données d'un ordinateur serveur vers un ordinateur client ...
Bonjour et merci à tous pour vos nombreux commentaires.
Le terme adopté par la commission générale de terminologie est « télévision participative ». Consultez la fiche complète sur Franceterme :
http://www.culture.fr/franceterme/result?francetermeSearchTerme=tv+social&francetermeSearchDomaine=0&francetermeSearchSubmit=rechercher&action=search
Je suis pour « télévision participative » moi aussi. Chacun peut participer à un débat télévisé ou une émission en réagissant aux idées en ligne.
« Télévision interactive » ne me convient pas car la social TV renvoie à des formes de participations parfois unilatérales et ayant peu d’incidences sur le déclenchement ou la nature de l’émission ou des programmes. « Télévision connectée » non plus, car la participation peut se faire pas un simple vote, envoyé par téléphone portable. En outre, le fait de regarder la télévision sur Internet permet de parler d’une télévision connectée non participative. Et c’est justement « Télévision participative » qui me semble préférable, la participation pouvant susciter l’interaction comme se limiter à un commentaire, un vote…
Bonjour,
Pour mettre en valeur le côté réseaux ou échanges, je propose :
– « télé[vision] interactive », plus proche peut-être de notion d’échange, bien que celui-ci soit limité à des modalités très succinctes.
– ou mieux à mon sens : « télé[vision] CONNECTEE », l’idée de connexion semblant plus proche du vécu du téléspectateur participant, habitué à sa « box » et autre objet « connecté ». Je ne propose pas « télé inter-connectée ». Le nombre de syllabes (7) en limiterait l’usage courant.
Merci de nous donner l’occasion de contribuer à l’enrichissement de notre langue ! Beau projet !!
Bonjour,
Je pensais au P.E.S: le petit écran social
Merci animateur.
Vous leur direz de ma part que l’aspect participatif, à la lecture du dossier du CSA, ne saute pas particulièrement au yeux. La participation du spectateur semble une préoccupation à la marge (Mais d’ailleurs est-ce vraiment possible quand 100 000 personnes regardent une émission en même temps ?). Le gros de l’étude correspond à la possibilité de mettre en place des moyens d’enquête sur ce qui se dit autour de l’émission sur les rets et d’en répercuter (ou non) le contenu.
Autant prendre le tout début du titre de l’étude du CSA, qui est très explicite : « télévision enrichie ».
Bonjour Florentis, merci pour cet argumentaire aiguisé que je ne manquerai pas de signaler à la commission spécialisée de la culture, qui examine ce terme en ce moment. Sa préférence va pour l’instant à télévision participative, mais ce choix est encore en discussion.
Je pensais à télé de réseau, reprendre le « network » de social network plutôt que l’aspect social, qui est bien plus connoté en français
Correction du lien vers le CSA : http://www.csa.fr/Television/Autres-thematiques/L-enrichissement-de-la-television-grace-au-numerique/Premiere-approche-de-la-television-sociale
Ce lien soulève une problématique réelle pour les producteurs d’émission de télévision. Il y a, sur le réseau (les info-rets comme je dis), un certains nombre de contenus qui se rapportent aux émissions : les gens en discutent sur les forums, ils gazouillent (tweets) à son sujet, il en répercute des extraits sur les site de partage de vidéo en ligne,…etc. La problématique pour les producteurs fut de canaliser ces contenus, par exemple pour les mettre à profits ou éviter l’atteinte au droit d’auteur. Il s’ensuit que les producteurs d’émission ont naturellement penché à analyser les productions des récepteurs de l’émission, un peu comme si l’artiste écoutait les commentaires dans la salle, puis, forts de ces connaissances, ont cherché à les favoriser dans leur sens, comme une sorte de production secondaire, un produit dérivé. Tout ceci exige des moyens matériels et humain qu’un producteur d’émission doit prendre en compte dans son budget.
De ce fait, puisqu’il y a une case supplémentaire dans le budget, il faut une étiquette, un mot, un concept pour la désigner.
Je suis, pour ma part, sceptique de l’expression « télévision sociale ». Social est censé se rapporter à une société. Or, il me semble douteux de dire qu’une émission de télévision soit la tête de proue d’une véritable société. Certes, une émission de télévision peut faire l’objet de discussions, mais de là à considérer que l’émission ferait un lien social entre les gens qui la regarde, c’est aller vite en besogne.
Il y a bien des sociétés de loisir, comme les sociétés de bridge, mais chacun y participera à l’activité. Par contre, une émission de télévision met toujours des acteurs face à des spectateurs. C’est un peu comme si on disait que les spectateurs dans une salle formaient société… Cela me semble excessif. Une société est faite d’acteur où chacun tient un rôle. C’est très Anglo-Saxon que de mettre le social à toutes les sauces. C’est à la mode, peut-être pour compenser par les mots une certaine déstructuration sociale dans les faits ?
Il faut donc voir à mon avis les exigences de la « social TV », comme une certaine nécessité pour les producteurs de penser les produits dérivés qu’aura une émission sur d’autres supports, et en particulier sur les « info-rets » (= internet). La production d’une émission télévisuelle (non-interactive) se voit ainsi doublée de productions secondaires sur d’autres médias, productions qui ont leur coûts propres, quoiqu’en général moindres que la production principale.
Les producteurs cherchent à façonner le pourtour médiatique de leur émission, c’est-à -dire à maîtriser ce qui « pourtourne » l’émission de télévision dans les divers médias. (cf : http://www.cnrtl.fr/definition/pourtourner)
C’est donc pour le producteur une opération de « pourtournage », de « pourtournement » de l’émission dans les réseaux.
Il y a le tournage de l’émission elle-même et son pourtournage. Le pourtournage reste second, à la périphérie du centre qui reste l’émission. L’émission est centrale, car sans elle, rien ne la pourtournerait…
Il n’y a donc pas de grande nouveauté dans ce genre d’opération, ce pourtournage étant une production seconde, il réalise un produit dérivé. C’est une chose très classique en cinéma. Par exemple, lorsqu’un personnage de fiction donne naissance à une figurine qui sera vendue dans le commerce, c’est un produit dérivé. Ce concept de produit dérivé s’étend donc simplement à des application créatrices de contenus.
Mais ces produits dérivés perfectionnés ne rendent pas la télévision plus sociale pour autant.
L’étude du CSA consiste à mettre l’adjectif « social » à toutes les sauces, comme pour faire avaliser le concept de « TV sociale ».
Elle parle « d’audience sociale », qui est un comptage de réactions sur certains logiciels d’assistance à la création de contenu en ligne (tweets ou « like » facebook). Elle parle de verbatim des « conversations sociales », pour évoquer l’analyse des réactions sur ces mêmes logiciels. Elle parle de « recommandation sociale » pour désigner les « like » sur facebook. Elle parle de « plate-formes sociales » pour désigner facebook, tweeter,..etc. Elle parle de « l’activité sociale » pour désigner les divers écrits qui ont trait à l’émission sur les réseaux « sociaux ». La télévision « sociale » est donc une production télévisuelle qui s’enquiert de ce qu’on dit à son sujet sur les réseaux « sociaux ».
Pour ma part, je peine à trouver une bonne désignation du concept, même si le mot de « TV sociale » me semble faux. Pour le producteur, il s’agit, il me semble, de s’enquérir des réactions à son émission, plus ou moins en temps réel. Je n’y vois donc pas de concept réellement nouveau, les producteurs ayant toujours fait cela, soit en interrogeant les téléspectateurs (sondages en direct, lectures de courriers), soit en demandant aux auditeurs d’appeler en direct (pour les émissions de radio), soit en consultant la presse, soit en analysant les mesures de l’audience.
Le nouveau support d’internet permet simplement de décliner de cette pratique sous une nouvelle forme.
Il s’ensuit que la télévision ne change pas réellement au fond. S’il y a éventuellement une réforme en apparence, la substance de ses pratiques ne change pas : il n’y a pas besoin d’un nouveau substantif.
Le mot qu’il est nécessaire d’avoir est celui qui permet de désigner la pratique qui consiste à recueillir les sentiments des spectateurs, selon les diverses modalités à disposition, c’est-à -dire, de s’enquérir des réactions qui pourtournent l’émission.
Ce pourtour réactionnel vient bien évidemment par tout média traditionnel, par courrier, par voie de presse, par téléphone, de vive voix par le public lui-même, et, fait nouveau, par les « info-rets » (= réseaux informatiques).
Il s’agit pour le producteur de l’émission de prendre en compte tout ce pourtour réactionnel. Or si les réactions pourtournent l’émission, et que le producteur les prend en compte, c’est que le pourtour est ramené au centre, puisqu’il n’y a de pourtour qu’autour d’un centre. C’est donc, pour le producteur, une manière de centralisation d’un pourtour qui lui échappe. De fait, l’écrit du CSA, page 29, expose comme une menace un certain « risque de dépendance des chaînes vis-à -vis des plateformes sociale » (sic, avec la faute d’orthographe…).
La « télévision sociale » n’a donc rien à voir avec une télévision qui serait devenu sociale. La présentation du CSA montre qu’il s’agit en fait d’établir certaines stratégies pour que la télévision puissent contrer efficacement l’irruption d’internet dans le paysage médiatique, afin de garder le contrôle des contenus qu’elle émet, par une certaine centralisation des réactions à leur endroit.
Le terme de « télévision sociale » appartient lui-même à cette stratégie, il est un stratagème. La télévision n’a rien de sociale, c’est un spectacle.
Télé interactive ou télé participative.
« sociovision » n. m., « sociovisuel,le adj., sociovisualiser v.
ou :
« publitélé » n. f., « publitélévisuel,le adj., publitéléviser v.
« Télévision sociale » ? Ou même TV sociale, tout simplement…
Télévision participative, télévision symétrique… quelque chose autour de la notion d’interaction au bénéfice des téléspectateurs.